Gaza : « Rien n'est comparable à cette guerre » by United Nations Development Programme - United Nations Development Programme | UNDP - Exposure
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Gaza : « Rien n'est comparable à cette guerre »

Une trêve humanitaire temporaire a permis aux personnes déplacées par la guerre à Gaza de recevoir une aide dont elles avaient désespérément besoin. Des convois d'aide ont pu livrer de la nourriture, des tentes, des couvertures et d'autres produits de première nécessité après que les responsables israéliens et palestiniens aient convenu d'arrêter les combats pour permettre l'acheminement de l'aide et l'échange d'otages.

Une goutte d'eau dans un océan de besoins, la pause dans les combats a toutefois permis à de nombreux habitants de Gaza de boire de l'eau potable pour la première fois depuis des semaines.

Elle a aussi donné un peu de répit aux habitants qui avaient enduré des bombardements constants, des déplacements répétés et des nuits sans sommeil.

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Le cessez-le-feu temporaire qui a pris fin le 1er décembre a permis aux Nations Unies et à leurs partenaires d’intensifier l’acheminement de l’aide humanitaire dans tout Gaza, y compris dans les parties nord de la bande. Des centaines de milliers de personnes ont été aidées. Toutefois, cette aide est à peine suffisante pour répondre aux besoins considérables de plus de 2 millions de personnes. Photos : UNICEF (gauche et droite), PNUD PAPP/Abed Zagout (centre)

Asmaa Marouf en fait partie... Asmaa travaillait comme spécialiste des systèmes d'information géographique en tant que Volontaire des Nations Unies dans le cadre du Programme d'assistance au peuple palestinien du PNUD.

Lorsque la guerre a éclaté, elle a été contrainte d’abandonner sa maison et de fuir avec ses enfants.

Asmaa nous fait part de son expérience, de ses craintes et de sa conviction que la guerre actuelle est différente des sept précédentes qu'elle a traversées.

Ses mots soulignent la nécessité que la trêve temporaire soit prolongée en un cessez-le-feu humanitaire complet.

Asmaa fait partie des 1,7 million de Palestiniens qui ont été contraints de quitter leur maison depuis le début de la guerre. Photo : PNUD PAPP/Abed Zagout

Asmaa fait partie des 1,7 million de Palestiniens qui ont été contraints de quitter leur maison depuis le début de la guerre. Photo : PNUD PAPP/Abed Zagout

Depuis l'âge de 6 ans, j'ai été témoin de plusieurs soulèvements en Palestine et, à ce jour, j'ai vécu sept autres guerres et escalades. Mais rien n’est comparable à cette guerre...

Dans cette guerre, nous avons été expulsés de nos maisons et nous ne savons pas quand nous y retournerons. Maintenant, c’est en photos que nous voyons nos maisons et nous espérons pouvoir y retourner...

Dans cette guerre, plusieurs semaines se sont écoulées sans que je ne voie aucun membre de ma famille. Mon esprit et mon cœur sont avec mes parents, ma sœur mariée et mon autre sœur mariée. Nous nous trouvons dans des endroits différents...

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Comme Asmaa, de nombreux Palestiniens vivant à Gaza ont connu plusieurs guerres. L’escalade actuelle est la plus meurtrière qu’ils aient connue. Photos : Shutterstock (gauche et droite ), PNUD PAPP (centre)

Dans cette guerre, j'ai une fille et un fils, et je crains pour eux plus que pour moi-même...

Dans cette guerre, ma sœur a accouché dans les premiers jours de la guerre, et jusqu'à présent, je n'ai pas pu la voir, ni son enfant. Je n'ai pas pu être à leurs côtés...

Dans cette guerre, j'ai eu peur de perdre les personnes qui m'étaient les plus chères, ma sœur et sa fille qui n'avait que deux jours.

Lorsque j'ai reçu un appel m'informant que l'immeuble où vivait ma sœur avait été bombardé, j'ai tenté de la joindre pendant cinq minutes, mais j'ai cru que cela durait cinq ans. Grâce à Dieu, elle avait réussi à quitter la maison avant qu'elle ne soit détruite...

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Des rapports font état de plus de 14 000 Palestiniens tués à Gaza depuis le début de la guerre ; deux tiers d’entre eux sont des femmes et des enfants. Photos : PNUD PAPP/Abeg Zagout

Dans cette guerre, j'ai aussi vu les jumeaux de ma sœur, âgés d'un mois, dormir parmi des débris de verre...

Dans cette guerre, mon cousin a été tué au quatrième jour de la guerre, et le plus dur, c'est qu'il est toujours sous les décombres et que personne ne peut l'atteindre...

Dans cette guerre, celui qui a été mon étudiant pendant trois ans a été tué, et le professeur d'université qui m'a enseigné pendant quatre ans et qui était devenu mon collègue pendant sept autres années a été tué avec sa famille...

Dans cette guerre, beaucoup de mes proches ont perdu leur maison à cause des bombardements et ont été forcés de fuir. Ils n'ont à présent nulle part où vivre...

Quelque 80 % des habitants de Gaza ont été contraints de quitter leurs maisons et ont été repoussés vers une zone de plus en plus restreinte du sud de Gaza. 45 % des habitations de Gaza auraient été endommagées ou détruites. Photo : PNUD PAPP/Abed Zagout

Quelque 80 % des habitants de Gaza ont été contraints de quitter leurs maisons et ont été repoussés vers une zone de plus en plus restreinte du sud de Gaza. 45 % des habitations de Gaza auraient été endommagées ou détruites. Photo : PNUD PAPP/Abed Zagout

Dans cette guerre, chaque soir, je m'endors avec l'espoir que ce jour sera le dernier de la guerre...

Dans cette guerre, il n'y a pas d'électricité, ce qui veut dire que nous n'avons ni réfrigérateur, ni machine à laver, et celui qui possède un système d’énergie solaire possède un trésor…

Dans cette guerre, nous souffrons d'une très grave pénurie d'eau, et chaque fois que nous trouvons quelqu'un qui en vend, nous remplissons nos jerricans et nos bouteilles autant que nous le pouvons...

Dans cette guerre, le service Internet a été complètement coupé, à tel point que nous entendons le bruit des missiles pendant des heures sans savoir d'où il viennent, et nous essayons d'analyser et de spéculer...


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Les Palestiniens de Gaza souffrent de graves pénuries d’eau, de nourriture et de carburant. La manque d'accès aux ressources de base entraîne la malnutrition, des risques pour la santé, et empêche les membres d'une même famille de communiquer entre eux. Photos : PNUD PAPP/Abed Zagout

Dans cette guerre, le réseau de communication a été coupé pour tout le monde, et nous restons sans nouvelles de notre famille et de nos amis, craignant que l'un d'entre eux soit tué sans que nous ne le sachions et sans que nous ne puissions même l'enterrer...

Dans cette guerre, chaque nuit, un tapis de bombes s'abat sur notre région, et l'éblouissement est aveuglant.

Dans cette guerre, il m'arrive de m'endormir tôt, de me réveiller au bout d'une heure en pensant que la nuit est finie, mais chaque heure de la nuit s'écoule comme une année...

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Le cessez-le-feu temporaire du 24 novembre a apporté un peu de répit aux habitants de Gaza. Mais avec la reprise des hostilités, chaque nuit semble à nouveau une éternité pour Asmaa. Photos : PNUD PAPP/Abed Zagout

Dans cette guerre, chaque jour, je me dis : « Quand la guerre sera finie, je… » Puis je me tais, car je ne sais pas si je resterai en vie ou non...

Dans cette guerre, que dire de plus ! C'est peut-être la dernière dont j’en suis témoin, qui sait...



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